Oui, je sais c’est du cinéma, mais ce qui gêne ce n’est pas le postulat de base qu’une personne mordue par un zombie se transforme plus ou moins rapidement en un truc qui cherche absolument de la chair fraîche. Non, ce qui me gène c’est tout ce qu’il y a autour, les scénarios imaginés et les situations mises en scène trop peu probable.
La contamination et l’épidémie
Déjà, c’est une pandémie et non une épizootie. Dans la majorité des films seul les humains sont touchés et il n’y a pas de transmissions vers les animaux. C’est bien dommage, on pourrait faire de jolis titres comme « Le retour des corbeaux zombie » ou « Back Crow Z ». Ça le fait mieux en anglais.
La vitesse de propagation
Oui, il y a de jolis écrans avec des simulations de la propagation qui va vite, vite, très vite tout en rouge, surtout au début. Sachant que l’agent pathogène se transmet par le contact et non dans l’air, il se déplace donc à la vitesse d’un zombie, soit dans bien des films à la vitesse d’un petit vieux grabataire faisant une course de déambulateurs soit dans Word War Z à la vitesse de course maximum d’un humain. En clair, c’est de 2 à 20 km/h, au mieux, donc pour se propager de Paris à Bordeaux, c’est au minimum 25 heures ou 10 jours, et encore il faudrait que ça se propage en ligne droite.
Dans Word War Z, le temps de latence est très court, 12 secondes, ça peut expliquer pourquoi ça se propage très rapidement dans un environnement avec une forte population, mais ça exclut aussi la possibilité d’une propagation à longue portée par bateaux ou par avions. Alors que dans ce film l’épidémie a visiblement voyagé sur toute la terre.
On peut imaginer un temps de latence inversement proportionnel à la densité de la population. Cela permettrait d’expliquer la propagation vers les grandes villes, mais pas l’inverse. Dans ce cas, le temps de latence aurait aussi permis de prévenir les divers réseaux liés à la santé publique ou la sécurité. Ce n’est pas parce qu’il y a des zombies que le téléphone ne marche plus. Donc on se mord un peu la queue.
La guerre
Comme les zombies sont légèrement agressifs, l’armée est généralement mobilisée avec plus ou moins de bonheur, mais c’est là que ça devient plus que risible.
Le zombie se déplace à pied. Il n’utilise pas de moyens technologiques, ne vole pas, ne nage pas. Il est n’est pas en mesure de planifier une stratégie ni seul, ni en groupe. Il a une intelligence de poisson et se met en « pause » quand il n’a pas de cibles sous le nez. Son seul avantage est qu’il est difficile à détruire. Il y a 50 000 ans, l’homme avait déjà une longueur technologique sur le zombie.
La défense globale
Déjà, on observe déjà une inaptitude généralisée à utiliser des véhicules blindés lourds ou légers, ce qui permettrait largement se déplacer au milieu des zombies sans risquer la morsure.
Dans Word War Z, on voit la construction d’un mur très haut, mais tout simple autour de Jérusalem. Dites les scénaristes, ce n’est pas très crédible. Allez demander à un militaire comment on se protège d’une troupe fantassin avec laquelle on ne doit pas être en contact ? Ou regarder simplement un livre d’histoire sur le moyen âge. On commence par aplanir le terrain pour voir l’ennemi venir de loin. Après on construit des ouvrages défensifs pour ralentir la progression : herses, barbelés, grillages, fossés remplis de choses plus ou moins agréables, champ de mines, etc. . On creuse une douve. On construit un ou plusieurs remparts qui sont surmontés d’un chemin de ronde et à intervalle régulier une tour permettant de tirer sur les assaillants à l’extérieur du rempart. Sans parler de tout ce que l’homme a su inventer comme armements pour faire griller du zombie : lance-flammes, bombes aux napalms ou au phosphore…
La protection individuelle
Là encore, les protagonistes ne brillent pas par leur intelligence. Il faut simplement se protéger d’éventuelles morsures. Ça ne me paraît pas bien compliqué de se faire une armure improvisée.
Un blouson ou un casque de moto, quelques couches de vêtements, des protections de sport : gilet de cross au rayon équitation, protections divers au rayon sport de combat, une combinaison Néoprène au rayon sport nautique pour protéger l’ensemble du corps, etc… Les possibilités sont nombreuses et variées. Dans le cas de Word War Z, on se retrouve au milieu d’une base militaire en Corée et les pauvres gars ne sont pas capables de se protéger d’une morsure ! Comme si les combinaisons NBC (Nucléaire Bactériologique Chimique) qui couvrent entièrement le corps ou les gilets pare-éclats n’existaient pas.
Il y a quelques siècles on avait déjà inventé la cotte de maille. C’est un peu long à faire mais un simple tour dans un magasin de bricolage suffit à trouver le matériel nécessaire : du gros fil de fer, une pince et éventuellement un poste à souder. D’ailleurs au passage, vous trouverez sans doute divers outils ou produits intéressants pour vous défendre : masse, barre à mine, produits inflammable, protections…
Les stratégies
Je vous passe sur le coup de sortir de nuit pour faire le plein d’un avion au lieu d’attendre le jour. L’avantage majeur de l’humain étant d’avoir des armes à distance, ce qui est plus facile à utiliser de jour. En parlant de plein, personnes n’a pensé à préparer un petit barbecue avec une partie du gazole ? Parce qu’il paraît que ça brûle bien le zombie.
Vers la fin de Word War Z, le héros doit aller chercher un virus dans une partie d’un laboratoire rempli de zombie en « sommeil ». Et qu’est ce qu’ils font ? Ils essayent encore de passer incognito, vu que ça avait bien marché en Corée. On apprend de ses erreurs dans les films, c’est fou ! Entre-temps, on sait que le zombie est attiré par le bruit. Le labo est rempli de téléphones et d’ordinateurs. Alors on fait comment pour attirer les zombies dans un coin pendant qu’on fait le tour dans l’autre sens ? On fait sonner les téléphones ! On prend le contrôle à distance des ordinateurs, on lance la musique à fond ! Ce n’est pas bien compliqué ma bonne dame… Faut tout leur expliquer à ces scénaristes.
Bon l’honneur est sauf parce que la fin de Word War Z, ils ont enfin compris comment on attire un troupeau de zombies dans un piège avant de faire le ménage à coup de bombes. Ce n’est pas trop tôt, quoiqu’ils aient des problèmes avec la gestion des déchets.